Peter Pan et Wendy

Réalisation: David Lowery

Scénario: Toby Halbrooks, David Lowery

Acteurs: Alexander Molony, Ever Anderson (Black Widow, Resident Evil,…), Yara Shahidi (Grown-ish, Extrapolation,…), Jude Law (Saga Sherlock Holmes, Saga Animaux Fantastiques, La Légende du Roi Arthur,…)…

Synopsis : Wendy Darling, une jeune fille inquiète de laisser derrière elle la maison de son enfance, rencontre Peter Pan, un garçon qui refuse de grandir. Avec ses frères et une petite fée, la fée Clochette, elle voyage avec Peter dans le monde magique du Pays Imaginaire. Au détour de ses aventures, elle va rencontrer un capitaine pirate maléfique, le capitaine Crochet, et vivre des aventures aussi palpitantes que périlleuses, bien loin de sa famille et de son foyer.

Critique :

Dans le monde de Disney, les remakes en Live Action sont monnaie courante, et malgré de multiples critiques où on arrive à reproché monts et merveilles au studio aux grandes oreilles, il faut bien l’admettre, ils ont une certaine expertise, qui leurs permet de sortir des films de qualité qui pour la plupart arrive à dépasser l’œuvre original sur laquelle, elle se base. Après les adaptations en Live Action de Cendrillon, La Belle et la Bête, Peter et Elliot le dragon, Dumbo, La Belle et le Clochard, Le Roi lion, ou encore Aladdin, et avec l’arrivée prochaine, de La Petite Sirène, on aurait pu croire que le chantier était forcément mis en pause pour l’adaptation du dessin animé Peter Pan de 1952. Mais voilà, Disney + étant en grand besoin de nouveauté, La maison des idées décide de sortir celui-ci sur la plateforme de streaming.

Alors ne perdons pas de temps, et allons droit dans le vif du sujet, il faut juste l'avouer, même si le scénario n’est pas riche en rebondissement, le film est un super divertissement familial qui s’apprécie tout naturellement avec vos enfants, dans une parfaite continuité du travail de Disney à remettre au goût du jour c’est plus grand classique de l’animation.

David Lowery connaît bien le job, ayant œuvré sur Peter et Elliot nouvelle génération, en 2016, nous savons fort bien que son travail ne se limite pas juste à donner une version live, d’un grand classique Disney, car son travail sur Peter et Elliot a transcendé l’œuvre originale, pour en sortir une petite pépite à l’histoire beaucoup plus développé que la comédie originale sur laquelle est repris le film. Bien évidemment, ici, encore une fois, Lowery, dans un souci de bien faire, nous transporte dans les landes de Colombie britannique et plus particulièrement sur les îles Féroé, pour avoir des décors plus vrai que nature, afin d'immerger le téléspectateur dans un pays imaginaire aussi beau que réel. Bien évidemment la photographie est sublime et les effets visuels sont époustouflants pour un film sortie sur Disney + directement.

Un autre point très important, et encore une fois, on voit la volonté de Disney de rattraper les quelques couacs que le studio a vécu il y a quelques temps vis-à-vis de l’inclusivité. Le casting est volontairement éclectique et bourré de nouveautés. Que ce soit Peter, joué par un jeune Hispanique de 16 ans, ou encore une Wendy qui est jouée par nulle autre que la fille de Mila Jovovitch et le réalisateur Paul W.S. Anderson, c’est surtout dans les garçons de la Forêt que l’on sent le changement, et ce n’est pas pour m’en déplaire, là ou dans le dessin animé nous avions des Garçons de la Forêt tous masculins, avec des profils très peu varié, là en l’occurrence nous nous retrouvons dans groupe composé de personnage tout aussi attachant les uns des autres. Et pour la première fois, nous avons une Lilly La Tigresse, joué par une actrice amérindienne, qui parle essentiellement dans la langue amérindienne, et qui représente dans ses actions et son histoire beaucoup plus à la Lilly du roman de J.M Barry. Ou encore le jeune Noah Matthews Matofsky, atteint du syndrome de trisomie 21, qui fait une prestation particulièrement belle dans le long métrage. Ainsi que la fée Clochette, qui au moment de l’annonce de casting avait suscité une grosse vague de contestation car l’actrice se trouve entre noire américaine. Mais ne vous y méprenez pas, le travail réalisé par l’actrice Yara Shahidi est magnifique. Le non verbal, qui est omniprésent dans le film pour clochette, permet à son actrice de nous livrer un jeu d’acteur particulièrement bon.

Le capitaine crochet est aussi, voir même le point le plus important du film, dans une imagination superbe, le scénariste Toby Halbrooks, a su donner une part d’humanité et de profondeur à se méchant emblématique de l’univers Disney, qui reste pour autant très bébête. Ici, Jude Law vous donnera presque le frisson, il est grand, imposant, et même froid, on s’en qu’il n’est pas venu pour être le figurant de Peter Pan, mais bien pour avoir sa place dans l’histoire, et sa dualité avec Peter Pan, va bien s’imbriquer avec l’histoire de Wendy. Nous avons un méchant beaucoup plus imposant, que le récent Jafar, du film Aladdin de Guy Ritchie, pourtant iconique dans les dessins animés Disney, qui est dans le film un jeune magicien un peu trop arrogant et colérique, qui ne rend aucunement justice à son modèle animé, qui lui pouvait faire froid dans le dos. Attention, tout de même pour les gens qui n’ont pas l’habitude des remakes, le style vestimentaire, ainsi que le look du capitaine peuvent choquer. On est bien loin du pirate pomponné qui se faisait raser la barbe et la moustache par Mouche dans le dessin animé.

Et la musique, qui est omniprésente dans le dessin animé, à était adaptée de façon intelligente, exit les enfants qui chante, avec des musiques entrainante, on est au 21ème siècle, et le compositeur Daniel Hart se veut moderne et place des musiques épiques en reprenant les thèmes principaux des musiques du dessin animé, nous n’avons pas une composition longue et intense, mais un plutôt un scoring simple et efficace qui anime bien les scènes d’action du film.

Un autre point important de ce remake, qui reste beaucoup plus imposant que son animé. C’était l’intégration du crocodile Tik Tak, qui dans la version animé est crucial, ici, dans le remake, on se veut plus terre à terre, toujours à l’image d’un David Lowery plus talentueux que jamais. C’est un croco, énorme, avec une forte envie de manger le capitaine crochet, et quoi de mieux que de mieux que de reconstituer la scène ou crochet fini au bout du museau de Tik Tak pour remake cet élément du film.

En conclusion, nous sommes devant un film moderne et nostalgique à la fois, porté par un casting de jeunes talents, superbement porté par un David Lowery dans son meilleur art. C’est une pur continuité de ce à quoi Disney nous as habitué durant ces dernières années, et j’irai presque à dire que étrangement ce Peter Pan et Wendy, me fait pensait au Dumbo de Tim Burton, qui avait pris le pitch de base pour en faire une autocritique du système hollywoodien et des grands parcs d’attraction, avec leurs dessous. Ici, nous sommes vraiment dans une réflexion de l’évolution de l’enfant, et de comment il pourrait passer à l’âge adulte sans pour autant perdre son âme d’enfant. On est sur une histoire qui transcende l’œuvre originel pour aller à des contrées bien plus matures de l’histoire.