CREED III

Réalisation : Michael B. Jordan

Scénario: Zach Baylin, Keenan Coogler, Ryan Coogler

Acteurs : Michael B. Jordan (Creed, Black Panther,…), Tessa Thompson (Thor Ragnarok, Creed, Avengers Endgames,…), Jonathan Majors (The Harder They Fall, Loki, Devotion, …)

Synopsis : Idole de la boxe et entouré de sa famille, Adonis Creed n’a plus rien à prouver. Jusqu’au jour où son ami d’enfance, Damian, prodige de la boxe lui aussi, refait surface. A peine sorti de prison, Damian est prêt à tout pour monter sur le ring et reprendre ses droits. Adonis joue alors sa survie, face à un adversaire déterminé à l’anéantir.

Critiques :

La boxe… Quel sport si difficile à adapter à la perfection, et Creed hérite d’un héritage fort important pour pouvoir être adapté en demi-teinte. Mais Michael B. Jordan (Creed, Black Panther, Chronicle,…) est un jeune réalisateur, bien épaulé certes, mais jeune. Alors, le film est bourré de bonne intention, mais passé après Ryan Coogler qui a notamment mis en scène l'incroyable Black Panther et Creed et Steven Capple Jr. Qui avait déjà eu du mal à égaler son prédécesseur, serait compliqué.

Jugeons ce qui est jugeable, il est compliqué de voir ce film comme un troisième film de la saga Creed, comme je le disais plus tôt, le film est bourré de bonne intention, mais arrivant derrière l’histoire de Creed face à Drago, il était forcément compliqué de trouver une histoire qui roule tout seul, et surtout de s'émanciper aussi facilement de Sylvester Stallone dans son rôle de Rocky.

Michael B. Jordan est forcément le seul homme à pouvoir donner cette suite, il connaît son personnage, travaille avec la production du film depuis déjà pas mal de temps, et connaît les contentieux en coulisse. Sylvester Stallone n’étant pas convier au film, et voulant s’émanciper de Rocky, Jordan fera le choix d’une ellipse temporelle assez importante. On retrouve donc un Adonis Creed vieilli, qui vit avec sa famille et se consacre à former la nouvelle élite de la boxe, mais on retrouve un personnage à la fois jeune, le réalisateur n’ayant que 36 ans, qui joue le rôle d’un boxeur à la carrière terminée, et derrière lui. Forcément, en regardant la franchise Creed, je ne peux m’empêcher de penser à Rocky, et là, j’ai un gros soucie ! Donnez- moi le fils de Clubber Lang ! Donnez moi le fils de Clubber Lang, qui aimerait se venger sur le poulain de Rocky, pour racheter l’honneur de son père, vaincu par celui-ci entrainé par le père d’Adonis ! On tient un scénario peut-être mieux que l’histoire qui nous est présentée. Non pas que Damian est sans saveur, mais son histoire est un peu tirée par les cheveux, et on a beaucoup de mal à s’immerger dans l’histoire, ça sent le réchauffer, et surtout ça n’arrive pas à décoller. L’ex taulard qui veut en découdre et retrouver sa gloire passée qui lui a été volé.

Jonathan Major (Kang chez Marvel, Dévotion,…) joue un Damian convaincant, et sa transformation physique est impressionnante, tout comme celle de Michael B. Jordan. Mais l’histoire de vengeance est comme regarder un préquel, alors qu’on a déjà vécu le sommet de l’art de Creed. L’acting reste bon, les acteurs sont bien dans leurs rôles et outre l’aspect un peu banlieusard de Adonis, et de Damian, on a un film de Boxe sans trop de saveur, qui n’arrive pas du tout à la cheville de ses prédécesseurs.

Le film est fade, pas mauvais, mais fade, je pense que les gens y trouveront leurs compte, on va voir un film comme ça pour se divertir. Et au vue du casting, l’affiche à l’air alléchante. Mais plus le film avance, et moins je vois de la boxe, au final, une fois les bases posé, et le déroulé de l’histoire installé, on se retrouve dans une guerre de gang intra familial, qui amène le personnage principal à lutter pour son honneur.

Pour moi, il y a des choses qui pêchent dans la saga Rocky, et Creed est son héritier, Stallone, a toujours su, installer une histoire poignante, avec la boxe au centre de l’histoire, où le méchant est le méchant, on ne va pas plus loin. Ici, on dirait que Creed nous dépeint son pote, comme le héros déchu de sa vie, et qu’au final, c’est lui le méchant. On a du mal à se positionner dans l’histoire.

Ça tourne en rond, jusqu’au duel final.

Techniquement, je ne peux pas dire, que Jordan c’est planter, c’est beau, tournée de près, avec une photographie impressionnante dans les combats, avec des slows motions qui décoiffe, et surtout un Big up pour le combat final, qui fait pas mal de référence à l’univers manga, comme le dit lui-même le réalisateur. Les effets de pénétrations dans le combat sont intenses, et clairement on voit que Michael B. Jordan à travailler.

Mais je trouve, que le fait de tourner les combats au plus près des acteurs, même si c’est très beau, nous efface un peu le sentiments d’assister au combat, l’immersion qu’on avait dans un Rocky 4 pendant le combat avec Ivan Drago, n’a jamais réussi à être égaler.

Au final, Creed 3 est un film pour un film, et je ne pense pas qu’il sera la pierre angulaire de la suite de l’univers Creed, même si le réalisateur à effectuer un travail intéressant, il n’arrive pas à se démarquer de ses pères, qui eux avait réellement atteint des points qui leurs étaient uniques. Si la franchise se poursuit, et je leur souhaite, j’espère qu’ils arriveront à nous donner des histoires moins ancrées dans le passé des personnages, nous lassant. Mais qu’ils nous donneront de quoi nous raccrocher à notre nostalgie des films Rocky, tout en s’émancipant de la franchise. Mais rien n’empêche Creed de rencontrer des anciens de l’univers comme le fils de Clubber Lang ou Tommy Gunn et son nouveau poulain.